Revue de Presse

Mathilde Duclaux - Rencontres

Rencontre avec une danseuse contemporaine portée sur la nature et l'adéquation avec le flux de l'histoire. Mathilde Duclaux fait partie des danseuses qui attirent l’attention. On les repère, pourrait-on dire. Dès la première fois qu’on les voit, on s’attache à retenir leur nom – sans savoir précisément pourquoi. Et sans surprise, on les voit réapparaître, soit physiquement, soit nominalement. Auquel cas, on se déplace. Y compris pour voir des pièces pour enfants, qu’à priori on aurait laisser passer. Disons qu’au delà de la technique, au delà de la présence scénique, on sent quelque chose qui se manifeste aussi par le choix des compositeurs – chorégraphes. En l’occurrence, danser pour Perin-Vindt, c’est quelque chose de significatif. Bref, Mathilde Duclaux a dansé des choses particulièrement marquantes. Elle s’est quasi tout de suite lancée dans la chorégraphie avec une pièce pour enfants, qui a immédiatement séduit les décideurs, puis le public. Elle s’est enfin montrée dans une pièce pour adultes, donnée à l’occasion de QuarTiers libres 08. Pièce idéale pour le plein air et les places de village. Où une mariée boxeuse se confronte à l’obscurité qui envahit le plateau. Pièce en flux d’énergies, physique et lumineuse. Avec au dessus du crane, un destin répressif représenté par un toit de tente-ciel qui tombe sur la tête. Le tout nous a donné envie de poser quelques questions. Bien sûr, c’est très tôt dans la carrière, mais elle fait-fera quelque chose, c’est une évidence. Jean-Marc Douillard - Dans son blog "Danses à Montpellier"

“Hors-lits” 10

Publié le 21 juin 2010 Trois parcours, donc pour commémorer ce succès des “Hors-lits” et cette durée. Et aussi pour être à même d’accueillir le flux du public. L’absurde n’était pas non plus absent de la pièce proposée par Mathilde Duclaux GaBuZoMeu, que l’on peut considérer comme le point culminant de la soirée 10.2. Petit à petit, cette jeune fille se construit, sinon un répertoire, du moins une série de pièces mémorables. On peut commencer à se dire : “j’y étais !“, ce qui signifie quelque chose. Elle joue sans arrêt d’une dualité danse/clownerie. Cette fois-ci, elle n’évoquait pas un passé résonnant de terroir, mais une certaine contemporanéité ( ouille, ce mot !). Elle a été très chaleureusement applaudie.
danse à montpellier - L'actualité de la danse à Montpellier
Jean-Marc Douillard





Gramme d'âme un langage d'avant le langage

Parler de nos rêves éveillés, c'est à la fois prendre conscience qu'ils nous font grandir et grandir de cette prise de conscience. Chez les tout-petits, le langage oral advient nécessairement par procuration, essentiellement par des paroles qui chantent et aiment, plus qu'elles ne raisonnent;  probablement cette parole folle dont Christian Bobin dit qu'il la préfère à une parole vaine.

Gramme d'âme nous berce de ce langage d'avant le langage: échanges toniques, éclats de danse complices; paroles créatives et prosodiques à souhait
Grida, ambassadrice poids-plume, nous (re)plonge ainsi en enfance, celle qui passe de longues heures à rêver le monde de son lit, dans une boîte à musique, devant un miroir ou le nez collé à la vitre un jour de pluie...

Ici pas d'histoire mais des myriades d'histoires! Les objets se transforment, les corps aussi,  le grenier s'éclaire, s'envole et croise des voyageurs improbables par le génie du détail propre aux enfants de 2 à 122 ans.

Car Gramme d'âme n'est pas seulement un spectacle pour les enfants: Mathilde Duclaux y danse et y met en scène la pleine enfance, cette longue marche dont tout être humain est dépositaire. Elle parle de mots que l'on n'a pas encore ou que l'on a perdus. Elle chante les bruits qui nous écoutaient avant que l'on ne croie le contraire et elle pose ces drôles de questions - fort heureusement sans réponse - qui nous appellent, nous émeuvent, nous relient et nous rendent vivants. 

Christian Garrel, conseiller pédagogique pour la direction académique du Gard